Le saviez-vous ? Le tourisme représente 8% des émissions mondiales de dioxyde de carbone ! (source : Slate). Une question se pose alors : comment voyager éco-responsable ?
Avant tout, une petite définition s’impose. Voyager éco-responsable, c’est adopter un mode de voyage respectueux de l’environnement naturel et socio-culturel des destinations. C’est une démarche qui englobe tous les aspects du voyage, pas seulement le recyclage ou l’utilisation de produits écologiques (source : Buzzly)
Du choix de la destination à la consommation au quotidien, en passant par les déplacements, la gestion des ressources ou encore la protection de la nature, voici nos conseils pour voyager plus éco-responsable en van.
Choisir une destination éco-responsable
Certaines destinations sont plus engagées que d’autres en faveur du tourisme durable. Choisissez des pays ayant pris des mesures en faveur de l’environnement et des communautés locales. Des labels comme Green Globe ou Clef Verte peuvent vous aider à identifier ces destinations durables.
Évitez les zones surpeuplées et privilégiez les destinations moins fréquentées. Cela permet de préserver les lieux, de soulager les populations locales mais aussi de se sentir plus privilégié en découvrant des endroits moins connus. Par exemple, en Norvège, nous avons renoncé à la célèbre randonnée de Trolltunga, l’une des plus spectaculaires du pays, après avoir lu un article de The Independent dénonçant l’envers du décor.
Bien sûr, nous aimons tous visiter des lieux emblématiques et incontournables lorsque nous voyageons. Si comme nous vous souhaitez découvrir les lacs de Plitvice en Croatie par exemple, il est préférable de le faire en hiver. Pour d’autres endroits comme Pamukkale en Turquie, vous pouvez choisir de le visiter tôt le matin pour éviter la foule. Dans l’ensemble, essayez de visiter les lieux touristiques pendant la basse saison ou à des heures moins fréquentées.
Se déplacer en polluant moins
Le van peut apparaître comme une bonne solution pour voyager éco-responsable, puisqu’il permet de partir sans prendre l’avion. C’est aussi un moyen de se rapprocher de la nature, et de vivre de manière plus minimaliste.
Toutefois, voyager en van a un impact non négligeable sur l’environnement. Pour vous donner quelques chiffres, en 430 jours de voyage à travers l’Europe, nous avons utilisé 3168L de gazole. Sachant qu’un litre de diesel rejette 2,6 kg de CO2 (source : econologie), nous avons donc rejeté 8236,8kg de CO2 rien qu’en nous déplaçant, c’est-à-dire plus de 8 tonnes pour 2 personnes en un peu plus de 15 mois. Pour rappel, en théorie, on ne devrait pas dépasser 3 tonnes de CO2 par an et par personne (source : Vert chez vous). Nous sommes donc au-delà de cette limite, et pourtant, je n’ai compté ici que nos déplacements avec le van. Il faudrait bien sûr ajouter toutes nos autres émissions : nourriture, activités, etc.
Bref, on est bien loin du bilan carbone d’une personne qui se déplacerait à pied, en vélo ou en train !
Alors quelles solutions pour se déplacer en polluant moins ?
Optimiser l’itinéraire
Évidemment, optimiser l’itinéraire pour un long voyage n’est pas simple. Ce n’est d’ailleurs même pas le but d’un road-trip comme celui que nous avons fait. Nous privilégions l’approche “slow travel”, qui met l’accent sur le trajet plutôt que sur la destination.
Pour préparer notre itinéraire, nous avions placé des points sur une carte, et nous nous sommes déplacés de points en points, au gré de nos envies. Nous avons quand même renoncé à découvrir certains lieux trop éloignés de notre itinéraire principal.
Évitez donc autant que possible de retourner sur vos pas ou de tourner en rond (ça arrive bien plus souvent qu’on ne le pense pendant des voyages de ce type !)
Opter pour un van électrique ou hybride
En ce qui concerne le choix du véhicule, la première option consiste à choisir un véhicule électrique ou hybride. Plusieurs études ont comparé les émissions de gaz à effet de serre des voitures thermiques et électriques en France, de la production à la fin de vie, y compris l’usage et l’entretien. Résultat ? En France, les émissions de la voiture électrique sont 2 à 5 fois moins élevées que celles de la voiture thermique. (source : Bon Pote)
Toutefois, il faut reconnaître que les vans et fourgons électriques sont encore rares et chers. De plus, on ne vous les recommande pas du tout si vous voulez voyager dans certains pays, et notamment en Europe du Sud. Car si en Europe du Nord vous trouverez des bornes de recharge à tous les coins de rue, ce n’est pas du tout le cas dans des pays comme l’Albanie ou la Turquie, où l’électrique est très peu développé. Et puis, rappelons que l’électrification, loin d’être une solution miracle, ne résoudra pas seule les défis climatiques liés aux transports et à la voiture.
Choisir un fourgon économe en carburant
Si vous n’optez pas pour un véhicule électrique, d’autres critères sont à prendre en compte dans le choix de votre van.
Choisissez un véhicule léger, plutôt qu’un poids lourd par exemple. Certains modèles sont très confortables, même pour des familles entières. Et puis, votre porte-monnaie vous en sera reconnaissant aux péages et à la pompe ! Notre Sprinter par exemple, ne consommait “que” 9,2L/100km en moyenne, ce qui est raisonnable pour ce type de véhicule.
Pensez aussi robustesse du véhicule et donc durabilité dans le temps.
Utiliser des transports alternatifs
Dès que possible, privilégiez la mobilité douce. En ville, pas besoin de rentrer en van ou en camping-car dans le centre ! Utilisez les transports en commun, marchez, louez des vélos… Ça vous permettra de découvrir la ville bien plus en détail !
Nous avions emporté nos propres vélos pliants, dans la soute du van, et ils nous ont été bien utiles. Et puis, c’est tellement pratique de pouvoir sortir sans avoir besoin de tout ranger dans le van avant de partir !
Ceci dit, malgré ces solutions pour rendre nos déplacements en van moins polluants, il faut admettre que voyager en van reste une pratique peu écologique. Heureusement, voyager éco-responsable ne se limite pas uniquement à la manière dont nous nous déplaçons. Pendant le voyage, notre comportement quotidien peut également avoir un impact significatif sur l’environnement. C’est pourquoi il est important de bien gérer nos ressources lors de nos voyages en van.
Bien gérer ses ressources en van
La gestion des ressources est cruciale en van ou en camping-car. Voici donc quelques conseils pour économiser l’énergie, l’eau et minimiser la production de déchets.
Bien isoler son fourgon pour limiter les ponts thermiques
En van, l’isolation est importante pour éviter qu’il ne fasse trop chaud à l’intérieur en été, et trop froid en hiver. C’est la base à ne pas négliger, surtout si vous avez du chauffage. Si vous ne voulez pas chauffer les oiseaux, il faudra donc bien isoler votre van. Et pour savoir quoi choisir, consultez notre article sur l’isolation en van.
Utiliser l’énergie solaire pour le système électrique
En fourgon ou en camping-car, il y a plusieurs moyens d’avoir l’électricité : se brancher au camping, utiliser l’énergie solaire, recharger la batterie en roulant…
Afin d’être le plus autonome possible, nous avons choisi d’utiliser uniquement l’énergie solaire et la recharge pendant la conduite. Cette électricité verte répondait pleinement à nos besoins, même lorsque nous travaillions à distance. Nous n’avons jamais eu besoin de nous brancher au camping !
Et vous avez bien de la chance, car là aussi on a rédigé plusieurs articles sur l’électricité en van pour vous aider à faire vos choix (les choses sont bien faites quand même).
Économiser l’eau en van
Que vous ayez une forte conscience écologique ou non, la question des économies d’eau est importante si vous voyagez en van ou camping-car. Et surtout si vous avez une cuve de 50L comme nous… Quand on est nomade, on se rend compte bien plus vite de notre consommation d’eau. Et pas question de passer son temps à remplir les jerrycans !
Alors il faut s’adapter :
- prendre moins de douches, et les prendre plus rapidement
- opter pour des toilettes sèches
- faire des vaisselles plus petites
boire de la bière quand il n’y a plus d’eau
Minimiser les déchets
Nous avons essayé de limiter au maximum notre consommation de produits à usage unique et nous avons privilégié des produits durables, y compris dans nos achats de vêtements. De toutes façons, le minimalisme devient vite nécessaire quand on vit en fourgon !
Pour les déchets du quotidien, nous avons essayé de les recycler autant que possible. Le recyclage en van n’est pas plus difficile qu’à la maison. Les réglementations varient d’un pays à l’autre, et certains pays ont des systèmes de consigne pour leurs déchets. Il suffit donc de se renseigner pour chaque destination.
Nous avons aussi mis en place un système de compostage, et nous enterrions régulièrement nos déchets biodégradables. Évitez quand même de le faire dans des lieux fréquentés, ou dans les pays froids, où les épluchures n’ont pas le temps de se transformer en humus à cause des températures négatives.
Adopter des habitudes éco-responsables
Voyager éco-responsable passe aussi par tous ces petits gestes que l’on peut faire à notre échelle.
Adopter une alimentation durable
Adapter son alimentation est l’un des gestes qui a le plus gros impact sur l’environnement. Le mieux est d’adopter une alimentation végan ou végétarienne. Mais si vous ne vous sentez pas d’arrêter d’un coup, limiter votre consommation de viande a déjà un fort impact : selon une étude, réduire de moitié la consommation de viande en France permettrait d’atteindre les objectifs climatiques fixés pour le pays (source : France Bleu).
D’autres conseils sont toujours bons à rappeler : allez au marché, favorisez le vrac, les produits locaux, de saison, bios et issus du commerce équitable. Cuisinez vous-même plutôt que d’acheter des plats préparés. Enfin, évitez le gaspillage alimentaire en cuisinant la juste quantité.
Soutenir les entreprises locales et durables
Que ce soit pour des restaurants ou des magasins, il est toujours préférable de choisir des entreprises locales et engagées dans une démarche éco-responsable. Nous ne pourrions pas vous citer tous les restaurants ou artisans locaux où nous avons consommé, mais nous gardons par exemple un excellent souvenir du restaurant Mirzi i Zanave en Albanie, où tout est fait maison, avec des produits locaux et de saison.
Contribuer à la protection de l’environnement
Ce conseil peut paraître un peu simpliste dans un article sur ce sujet : bien sûr, vous n’allez pas jeter vos déchets par la fenêtre de votre van (du moins, on l’espère !). Mais plusieurs bons réflexes sont à rappeler pour que les générations futures puissent à leur tour profiter de ces destinations.
Respecter les lieux
On a entendu parler de gens qui vidaient leur cassette de camping-car dans les dunes, alors, avant toute chose, on éclaircit ce point : NON, ON NE VIDE PAS SA CASSETTE CHIMIQUE DANS LA NATURE.
Et puis d’ailleurs, qu’attendez-vous pour troquer vos toilettes chimiques contre des toilettes sèches ?
Outre ce conseil, quelques autres règles basiques sont à respecter :
- ramasser les déchets (oui, même ceux qui sont déjà là quand vous arrivez sur le spot) ;
- ne pas déranger les animaux ;
- ne pas cueillir de plantes sauvages, ne pas ramasser les cailloux ;
- suivre les sentiers balisés ;
- respecter les règles et les réglementations des parcs naturels et des zones protégées.
De même, ne campez pas en sauvage si c’est interdit. S’il y a une interdiction, c’est que le camping sauvage gênait les habitants ou détruisait l’environnement. Alors si c’est le cas, ne forcez pas : direction le camping !
Favoriser les campings écologiques
Choisissez des campings engagés dans une démarche écologique. Ces établissements privilégient généralement des solutions d’énergie renouvelable, une gestion responsable de l’eau et des déchets, et favorisent les produits locaux ou bio. Ils s’inscrivent dans une démarche de respect de la nature et de la biodiversité. Les labels comme l’Écolabel européen, Clef Verte ou encore Green Globe peuvent vous aider à les identifier.
Pratiquer des activités vertueuses
Privilégiez les activités donc l’impact environnemental est faible : randonnée, vélo, etc.
Lors de vos voyages, renseignez-vous sur les actions locales de protection de l’environnement auxquelles vous pourriez participer. Cela peut aller du ramassage de déchets à la participation à des projets de reforestation.
Vous pouvez aussi faire du woofing pour apprendre à travailler dans une ferme durable, faire des ateliers pour découvrir l’artisanat local, etc.
En conclusion, le voyage en van n’est pas sans conséquences sur l’environnement, il faut donc adopter les bons gestes pour limiter notre impact. Cela inclut le choix d’une destination durable, un vrai questionnement sur nos déplacements, une gestion efficace des ressources, l’adoption d’habitudes éco-responsables et la contribution à la protection de l’environnement.
Et vous, quels gestes avez-vous adoptés pour voyager éco-responsable ?
Pour aller plus loin :
Tourisme écolo: comment réduire son empreinte carbone quand on voyage
Comment adopter un voyage écoresponsable ? Conseils et astuces